Été 1993 : “ J’ai 25 ans et je vais être diplômé d’un Master 2 en Ressources Humaines. Je suis content d’être arrivé au bout de mes études et de commencer un nouveau chapitre dans ma vie. Content, oui, mais déçu aussi. En effet, je suis en plein stage de fin d’études et je suis gagné par le doute et l’ennui… Suis-je fais pour ça ? Ce métier sera-t-il vraiment pour moi une source de satisfaction ? Serai-je heureux en commençant ma semaine le lundi matin ? Qu’est-ce que je répondrai à mes enfants qui ne manqueront pas de me demander un jour : « comment tu as choisi ton métier ? » ou « Tu aimes ce que tu fais ? ». Autant de questions qui me maintiennent éveillé tard dans la nuit et auxquelles je dois trouver des réponses.”
Octobre 1993: “ C’est la fin de mon stage, c’est pour moi une libération bien plus qu’une satisfaction. Je retrouve pour l’occasion ma promo pour fêter ma plus belle année universitaire: de belles rencontres, des amitiés nouvelles, des fêtes aussi, beaucoup… Je suis en pleine organisation de la remise des diplômes: chaque enseignant répond présent et les diplômés aussi, même ceux déjà installés aux quatre coins de la France. Je retrouve une motivation qui s’était doucement assoupie ces derniers mois.
Les questionnements qui me hantent depuis le début de mon stage prennent une nouvelle tournure. C’est quoi, « être heureux dans son métier ? » : la spécialisation Ressources Humaines, je l’ai choisie, j’ai aimé les cours (pour la plupart), les enseignants étaient engagés et passionnés (pour la plupart aussi). Mais, de cette connaissance théorique, de cette approche didactique de « l’humain en entreprise », que vais-je en faire aujourd’hui ?
Et si je me lançais ? maintenant ? Oui, pourquoi pas ? Soit je me lance aujourd’hui, soit hypothétiquement, vers la quarantaine… Est ce que ce ne sera pas plus difficile finalement : un ménage, un appartement, des enfants, des crédits… le risque ne sera-t-il pas plus grand, l’enjeu plus contraignant ?”
Un cabinet de recrutement ? Pourquoi pas ! Oui, je sais. C’est la crise. La France est économiquement au ralenti. On sort de la guerre du Golfe. Oui, on a connu mieux comme période, mais ça passera! Et puis, je n’ai pas l’obligation d’être rentable en 6 mois, je vendrai du service, l’investissement est minime. Un cabinet de recrutement, pas de quoi s’ennuyer, c’est complet : prospection et relation commerciale, gestion d’une structure, communication, recherche et sélection de candidats. C’est complet, transversal, en rapport avec tout mon cursus universitaire et enfin l’indépendance : le mot, le concept est lâché et l’envie est là. Ne dépendre que de son travail, de son propre investissement et avancer, se battre pour un projet que j’ai choisi et dont je suis l’entier responsable. Elle est là mon envie, la force qui va me faire avancer, me pousser à me dépasser.
Mes parents, mes amis fidèles, la jeune femme que j’aime et qui partage encore aujourd’hui ma vie, tous me montrent un double visage : heureux ou fiers de lire dans mon regard une ambition moteur et un désir de le concrétiser mais de l’inquiétude aussi de me voir échouer… pas pour l’éventuel échec lui-même mais pour les conséquences qu’une telle éventualité pourrait avoir. Se « planter », en début de carrière, quand tout commence, c’est compliqué… mais, finalement c’est aussi difficile pour un salarié que pour un entrepreneur. C’est un risque à prendre, alors j’y vais, je tente.”
Novembre 1993: “On me prête un bureau, un ordinateur (merci à mes chers parents) : 26 novembre 1993, statuts déposés, c’est la date de naissance officielle de DECISION RH… c’est parti, on y va !”
27 dernières années: “une incroyable aventure qui mêle la joie intense de gagner des marchés, l’immense satisfaction des missions achevées parfois ardues et stratégiquement essentielles pour nos clients et les angoisses aussi qu’il faut gérer au mieux quand les temps économiques se font plus orageux et que les créations de postes se font plus rares… Je n’ai jamais perdu à l’esprit qu’une entreprise est faite de tous ces moments, bons ou mauvais, euphoriques ou déprimants et qu’il faut apprendre à les vivre au mieux et maintenir le cap.”
Aujourd’hui: “Ce que je retiens de ces années ? J’ai fait de très belles rencontres et vécu de belles aventures en partageant les ambitions de mes clients à qui je veux rendre hommage aujourd’hui. Clients de tous horizons, de tous caractères qu’il faut d’abord savoir écouter, comprendre, rassurer et surtout accompagner, ne pas décevoir, et pour qui il est impératif de dénicher le collaborateur ou la collaboratrice qui apportera à leurs projets, à leur entreprise la pierre qui manque. Réussir ça, c’est une responsabilité et, à chaque fois, une grande source de satisfaction.
Je veux tous les remercier de nous avoir fait confiance : ceux qui sont devenus des amis, des confidents comme ceux avec lesquels j’ai entretenu des rapports uniquement professionnels. Je vous suis, à tous, très reconnaissant.
Des candidats qui nous marquent de leur empreinte et dont le souvenir revient parfois soit parce qu’ils m’ont appris, parce qu’ils ont fait évoluer ma pensée, mes convictions qu’ils ont été source de remise en question, soit parce que nous avons été une opportunité de changer le cours de leur vie professionnelle et qu’ils nous ont témoigné leur gratitude, toujours touchante.
Enfin, je veux exprimer toute ma reconnaissance à ceux qui ont apporté leur travail et leur talent à DECISION RH parce qu’une entreprise est toujours une réussite collective : Muriel BENMUSSA qui, à partir de 1996, a investi toutes ses forces et sa pugnacité participant grandement à notre réussite et notre longévité, à Maryline, Monica, Emmanuelle, Caroline, Sébastien, Agnès, Sonia, Louison, Camille, Gauthier, Clément et bien d’autres encore.
Merci à vous tous, vous avez tous fait partie de l’histoire de DECISION RH qui fête, grâce à vous tous, ses 27 ans.”
Franck ORTOLAN
Président.